#USR JET-SET
Ultra SwimRun Jet-Set #USR2*, 120km en 3 jours avec reco Cote Bleue et de La Londe-des-Maures à St-Tropez du 2 au 4 avril, accompagnement par les communautés locales de swimrunners :
02.04 : Cote-Bleue (~30km) avec les marseillais
03.04 : La Londe/Cavalaire (Bregançon, cap Bénat) (~40km) avec les varois et les croisiens (et des niçois ? 😉)
04.04 : Cavalaire/St-Tropez (~40km) avec les croisiens (et des niçois ? 😉)
Avec : Thomas linder, Yannick Cantin, Frédéric Stoven
Le « concept » by Fred Stov :
« En courant, on va plus vite, en swimrunnant, on va plus loin » !
Ce « swimrun trip » est la suite de celui que nous avions entamé en 2020 avec Thomas. Et quelle bonne idée de parcourir ce littoral de Carro à St-Tropez (~275km en 2 trips) !
Rester au plus près de la côte, épouser le littoral escarpé et ses fonds limpides, la progression peut être difficile et elle est alors intense et sauvage, à travers tous les éléments terre, eau, air, vent, espace.
- SPORT AVENTURE
Partage, rencontres, découvertes, nature, liberté.
L’idée de swimrunner le littoral méditerranéen en mode léger et rapide s’est concrétisée fin 2019. Les années précédentes, avec mon cousin Guillaume, nous avions déjà fait 2 x 2 longs swimruns en compétition 2 jours d’affilée et aussi 2 USR100. Nous avions même pensé à un « tour de France » en swimrunnant. Sylvain Scoccia faisait déjà du swimrun-trekking sur plusieurs jours, en emportant beaucoup de matériel (tente, réchaud…). Nous étions attirés par le même désir de découverte, plus rapidement, pour l’amour du sport et aussi parce que nous avions moins de temps à disposition. On pourrait nommer cela du « swimrun-tourisme » mais il manque la dimension sportive qui reste importante dans notre cas : « l’ultra swimrun » (ou « swimrun aventure » = pléonasme) me semble être une meilleure appellation.
Dans le contexte sanitaire depuis mars 2020, sortir, s’évader, découvrir devient rare. Cette crise est l’opportunité de remplacer les compétitions annulées par des défis sportifs. De garder la forme ! Et comme nous vivons loin de la Méditerranée, lorsque nous avons la chance d’y aller, on en profite à fond, dans la durée !
Au tout départ, avec Thomas, nous avions un objectif de distance, vite remplacé par l’objectif de découvrir au plus près le littoral, de faire une « belle trace ». Finalement, peu nous importent les difficultés de parcours (D+, escalade, pas de chemin…), au contraire, elles nous motivent, presque comme si nous ouvrions une voie.
J’étais d’ailleurs le 1er surpris par les parcours empruntés, nouveaux pour moi alors que je croyais bien connaître certains coins. C’est la beauté du SwimRun : La liberté de mouvement qu’offre ce sport.
Cette aventure se partage, déjà pour la sécurité et aussi pour la réussir. L’autre nous accompagne et nous motive. Si Guillaume a jeté l’éponge à cause du 1er confinement puis d’une paternité, Thomas a toujours été assez « fou » pour rêver et réaliser ces projets. Yannick nous a rejoint en 2021, un peu incrédule et curieux. On est parti ensemble, on a fini ensemble.
Le SwimRun est un sport de belles rencontres. Les communautés locales de SwimRunners conseillent sur les parcours avec bienveillance, les repèrent pour nous à l’avance, les tracent même, et encore mieux, nous ont finalement accompagnés les 2/3 du chemin ! Ils sont heureux de nous montrer leurs terrains de jeux grandioses et curieux de rencontrer d’autres passionnés.
Dans notre concept, nous n’avons pas forcément besoin d’une assistance. On emporte chacun dans un sac d’ultra-trail ce dont on a besoin pour tenir plusieurs heures, surtout s’il n’y a pas de point d’eau douce. La CB permet de ravitailler et de se loger ; nous emportons alors une poche étanche qui contient une tenue de rechange, ce qu’on a fait en 2020. Bon, c’est sûr que c’est plus confortable avec une assistance qui transporte nos affaires sèches, nous sert un coca bien frais à l’arrivée… En van en 2021, en voilier en 2022 ?
« La vie, c’est le mouvement », rien de plus vivace que de se jeter dans les vagues du haut d’un rocher. L’alternance d’effort des bras et des jambes nous permet de durer sans traumatismes, et d’y retourner le lendemain, sans réelles séquelles. Les paysages sont radieux comme notre sourire, alors le mental suit naturellement. Avec de la préparation, c’est un vrai sport plaisir. Et le grand sentiment d’accomplissement ressenti à la fin de chaque étape transforme ce plaisir en bonheur, partagé !
J’ai toujours aimé lire les récits de course, je trouve que cela permet de bien s’imaginer les sensations ressenties par les sportifs. A mon tour d’en écrire un, j’espère que vous allez prendre du plaisir à le lire.
Jeudi 1er avril 2021, 13h, le van est chargé, nous sommes prêts à partir pour une sacrée aventure. Mais tout d’abord une petite présentation de l’équipe :
- Valérie notre 1ère supportrice et conductrice du van
- Fred à l’initiative de cette idée
- Yannick, rencontré un peu par hasard et assez fou pour se lancer là-dedans
- Moi-même (Thomas) toujours avide de sensations et d’aventure
Nous prenons donc la route en direction de Marseille et faisons une halte (couvre-feu oblige) à Avignon. Nous passons une superbe soirée avec Stéphane notre hôte du soir, ce dernier se révèle être un très bon cordon bleu (Grazie mile pour les pâtes 😉). Nous en profitons également pour réviser/ découvrir les classiques musicaux des années 90 🎸.
Vendredi 2 avril, réveil à 7h, après une bonne nuit de sommeil et un rapide petit déj nous reprenons la route en direction de Marseille. RDV à 10h30 parking de la base nautique de Corbières à l’Estaque avec « Les Marseillais » (Fred, Sébastien, Milan et Nicolas). Nous n’avons pas fait 1 mètre, et le paysage est déjà top. Allez assez parlé, maintenant place au sport et c’est parti pour une étape de 28 kms entre l’Estaque et Carro. Le terrain est technique, la chaleur se fait sentir mais tout le monde est en forme et prend du plaisir. Les courses et nages s’enchaînent bien et nous évoluons dans un cadre de rêve. Heureusement que les torpilles marseillaises étaient là pour nous tracter…. En raison du couvre-feu nous n’avons pas pu nous entraîner en natation, cela fait donc 6 mois que nous n’avions pas nagé !!! Tout se déroule sans accro mis à part quelques méduses (mais des gentilles)…. A la sortie d’une natation, Fred se rend compte qu’il n’a plus sa montre, merde elle a dû se déclipser lors du plongeon à Cap Méjean. Allez pas grave c’est quand même pas ça qui va nous arrêter ! Nous rencontrons également Christophe qui nous accompagne sur quelques kilomètres (merci à lui). Au final nous terminons cette 1ère étape avec 30km dont 4 de nage en un peu plus de 6h. Le terrain technique rendant la progression assez lente.
Nous reprenons la route pour Cap Méjean à la recherche de la montre perdue…. ¼ d’heure de footing et un plongeon plus tard la montre est là à 4 mètres de profondeur. Une grande inspiration et la voilà sur la terre ferme, en parfait état de fonctionnement (y sont fort ses chinois) ☺
Direction Hyères où nous passons la nuit à l’hôtel.
Samedi 3 avril, réveil à 5h30 pour un départ à 6h30. Il ne fait pas chaud mais les premiers rayons du soleil sur une mer d’huile sont juste magnifiques… Malgré les 7h d’effort de la veille nous sommes plutôt en forme et tout se déroule sans accro. Les kilomètres s’enchainent dans des paysages grandioses, sans jamais s’éloigner du littoral. La nage dans la calanque de l’Estagnol est merveilleuse. Arrivés au fort Brégançon, nous devons rebrousser chemin… Un gendarme nous empêche de continuer et nous devons nous éloigner de la côte pour continuer, nous prenons un peu de hauteur dans les terres et les paysages qui sont magnifiques. Arrivés au Lavandou nous en profitons pour faire le plein de carburant (salade de pâtes ou sandwich), nous n’échappons pas aux traditionnelles questions sur notre accoutrement. Pas le temps de trainer, il faut se remettre en route, il reste encore 25 km…
Nous terminons cette étape avec une portion un peu plus roulante sur une ancienne voie de chemin de fer transformée en voie verte. Nous sommes fatigués, mais nous sommes à Cavalaire, l’objectif est atteint ! 💪
Finalement, nous avons parcouru 51 kilomètres en un peu plus de 9 heures. Désolé Valérie, mais nos estimations étaient à nouveau fausses, nous avions prévu 7h de course, mais la technicité du terrain rend la progression plutôt lente.
Pour cette nuit, nous choisissons le camping de Cavalaire (on a un van, il faut quand même s’en servir !). Nous nous « entassons » donc dans le van pour la nuit => finalement nous dormons plutôt bien.
Dimanche 4 avril, réveil à 5h30 pour un départ à 6h30, (à la fraiche). Les jambes commencent à être lourdes et Yannick à quelques douleurs aux genoux… Il serre les dents en espérant que cela passe une fois la mécanique bien chaude. Nous avons rendez-vous avec l’équipe de Claire (Claire, Didier et Karine) sur le ponton de l’embarcadère de Croix-Valmer. Nous sommes super bien encadrés par Claire et même le genou de Yannick commence à aller mieux. Puis nous sommes rejoints par une nouvelle équipe (Francis et Léontine) qui vont nous accompagner jusqu’à l’Escalet, le terrain est escarpé, mais les paysages sont grandioses 🌞, d’autant que la mer est plutôt agitée. Nous passons les 3 caps (cap Lardier, Taillat et Camarat). Après une courte nage dans une mer formée, nous voilà au début de la plage de Pampelonne (5km de sable fin). Pas de star sur la plage mais quelques touristes. Après s’être perdus à chercher un chemin derrière la plage nous décidons de courir sur la plage en mode « tracteur ». 50 minutes plus tard, Pampelonne est derrière nous 🏖️.
Je ressens quelques douleurs au tendon d’Achille, mais hors de question d’abandonner si près du but. Finalement le tendon tient bon et après une dernière nage dans la baie des Canoubiers, nous atteignons Saint Tropez où l’arrivée est jugée au Sénéquier. Ça y est, nous y sommes, après ~125km en swimrun au plus près de la mer en 3 jours, l’objectif est atteint, que ça fait du bien de s’évader en cette période assez compliquée.
Dimanche soir, nous dormons à Avignon chez Stéphane qui nous fait à nouveau un super repas.
Lundi nous reprenons la route en direction de Belfort où la température n’est pas la même. Pour l’anecdote, mardi matin en allant au boulot ma voiture affichait -7.5°C 🥶
Merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de ce projet.
Le prochain défi est planifié au 13 mai, Marseille -> Bandol en SwimRun (avis aux amateurs 😉)
Thomas.